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Récit de voyage – Cauchemar de Photographe

Je raconte aujourd’hui cette histoire de façon amusante mais sur le moment, j’étais dans un vide d’émotion, dans l’incompréhension. Je ne peux m’imaginer comment je me serais senti si l’histoire avait pris une tournure différente… Voici le cauchemar de tout photographe.


Christophe et moi avons 31 jours pour découvrir l’Islande en 2016. En plus de vivre de belles expériences, c’est l’occasion rêvée de créer des images pour mon portfolio. Au bout de trois semaines d’aventures, mes cartes mémoires débordaient d’images que j’avais hâte de partager.


C’est alors que notre chemin croise celui d’une québécoise qui visite le pays pour s’adonner au géo-catching. Nous planifions de retourner vers Reykjavik à l’ouest du pays, et elle se dirigeait vers l’est. En n’ayant aucun plan précis, nous décidons de suivre notre feeling du moment et d’accepter son invitation pour partir à la recherche des petites caches.


Nous arrêtons à Laufskálavarða, un endroit au bord de la route où l’on retrouve des centaines de petites tours de roche formé par les voyageurs. Selon la coutume islandaise, chaque voyageur qui passe dans cette région pour la première fois doit former un cairn afin que son voyage soit favorable. Le géo-catching étant une sorte de chasse au trésor, nous devons trouver dans quelle tour se trouve la « cache ».


Ma caméra au cou, je prends quelques photos souvenirs puis je dépose mon appareil sur le sol afin de ne plus être encombré pour continuer l’activité. D’autres voyageurs se joignent à l’activité du moment, nous parlons, rions, puis nous reprenons la route avec la québécoise rencontré plus tôt en direction de Jokulsarlon, 150 kilomètres plus loin. Une fois sur place, la lumière se faisait belle. Je m’empresse de débarquer pour aller faire de la photo. À ce moment, je réalise que ma caméra n’est plus avec moi. Elle est restée sur un de ces tas de roche…


Durant un instant, c’est la panique. Il est 21h30, et toutes mes images sont dans ma caméra oubliée dehors à près de deux heures de route. Je dois absolument y retourner maintenant. Il n’y a plus de temps à perdre. Christophe et moi devons se séparer. Retourner « sur le pouce » là-bas allait être plus simple en étant seul. Je laisse à Christophe la tente pour la nuit puis je lui dis de venir demain me rejoindre à cet endroit, que j’allais l’attendre là.


Au bord de la route, très peu de voiture circule vue l'heure. À la première venue, j’agite les bras en signe de panique. Une jeune islandaise se range sur le coté et me demande ce qui se passe. Sans hésiter, je lui demande si je peux monter et que je lui expliquerais en chemin. Elle accepte.


La route pour s’y rendre me semble une éternité. Quand finalement nous arrivons, je remercie cette fille de m’y avoir conduit et elle me demande si j’ai besoins d’aide pour chercher la camera. Je lui explique qu’elle en avait déjà fait assez pour moi mais elle insiste puis sors de la voiture. Au travers ces cairns, le constat se fait rapidement. Ma caméra n’existe plus. J’ai tout perdu.


Elle me propose ensuite de contacter la police. Ma réaction est simple, que peut bien faire la police pour une caméra perdu! Elle insiste encore une fois et appelle la police. Elle me demande alors les informations sur la caméra, sur le lieu, est mes coordonnées. La police me dit alors qu’elle va envoyer à tous les hôtels, restaurants, boutiques de la région un courriel expliquant la situation. Je prends cet info avec un grain de sel, en me disant que c’est peine perdu.


Le temps est très nuageux. Comme il ne fait jamais vraiment noir à ce moment de l’année, on perd rapidement la notion du temps. Allongé dans mon sac de couchage entre deux tas de roches, je ne fais qu’espérer qu’il ne pleuve pas. Je n’ai aucune idée de l’heure, je ne peux qu’attendre patiemment le retour de Christophe.


Le lendemain, j’entends une voix familière appeler mon nom. Je me lève d’un bond, heureux de savoir qu’il est finalement de retour ! En direction de Reykjavik dans la voiture d’une islandaise, nous prenons une pause à une station de service. J’en profite à ce moment pour regarder mes courriels.


La police de Vìk m’a contacté. Ils disent avoir retrouvé ma caméra. Je demande à l’islandaise si elle pouvait appeler. Leur conversation en islandais rend le moment encore plus stressant. La barrière de la langue rend la conversation incompréhensible à mes oreilles, je suis impatient de savoir ce qu’il en est.

La caméra a été retrouvé par un voyageur, qui l’a transporté sur près de 200 kilomètres vers l’est avant de la remettre dans un petit restaurant. Comme nous allions vers Reykjavik, le policier qui avait maintenant la caméra s’est proposé pour venir me porter la caméra demain au commissariat de la capitale et qu’il en profiterait pour faire quelques commissions. J’ai du mal à y croire, j’allais récupérer ma caméra...


Au poste de police, ma caméra m’attendait dans un petit sac brun, en parfait état. Je ne sais sous quelle bonne étoile je suis tombé ce jour-là. Allant de cette islandaise m’ayant embarquée la nuit venue et qui eue l’audace de contacter les policiers, à cet inconnue ayant retrouvé et rapporté ma caméra, les astres se sont alignées pour que je le retrouve. Encore aujourd’hui, j’en suis infiniment reconnaissant.


Ironiquement, cette mésaventure nous a par la suite mené à l’une des plus belles aventures de ce voyage…


En recherche de la cache au travers les cairns

C'est dans ce décors que j'ai dû passer la nuit à la belle étoile

A défaut de s'être pris en photo, la personne qui a retrouvé ma caméra a prise son pied en photo. Énorme merci à toi !!


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